Je
suis Laurent Chabot, j'ai 24 ans et j'ai contacté l'association il y a
trois ans, lorsque j'avais besoin de renseignements pour ramener mon
Sangria sur le canal de Bourguogne en camion. Depuis, les choses ont
bien changé. Après avoir descendu la Saône et le Rhône, j'ai fait
en 2004 une grande virée en Méditerranée (Espagne Sud, Baléares), puis
je suis passé en Atlantique via le Canal du Midi afin d'arriver à
Saint-Nazaire où je me suis installé pour reprendre mes études et
travailler, tout en vivant à bord. Puis le 4 mai 2006, j'ai remis les
voiles : golfe de Gascogne, Portugal, Maroc, Canaries où mon bateau est
ammarré desormais à la Graciosa au nord de Lanzarotte. Super voyage par
étape de 200 à 300 milles. Je compte traverser l'Atlantique début 2007.
Pour
moi voyager en voilier est le moyen le plus difficile, le plus lent et
parfois le plus coûteux pour voir du pays … Pourtant c’est ce que je
fais depuis quelques années déjà et je ne suis pas prêt de m’arrêter
malgré les plaintes langoureuses de ma mère qui me voit faire de
l’intérim avec Bac +3 ! Je voyage essentiellement pour rencontrer
d’autres cultures, d’autre mode de penser. D’autres gens, quoi ! Et je
dois dire que dans cette optique, le fait de bouger avec un petit
bateau favorise le contact humain en général (à part dans les marinas
de riches plaisanciers où le contact humain peut coûter 25 euros la
nuit). J’ai appris beaucoup en voyagent avec mon voilier et quelque
chose me dit que ce n’est que le début. J’ai toujours essayé de
respecter trois axes majeurs lors de mes virées sauvages en Sangria :
1-
faire la fête a chaque escale et rencontrer de nouveaux ami(e)s,
2- ne jamais payer une marina,
3- naviguer en sécurité, tout en sortant des chemins battus.
Jusqu'à aujourd’hui, Inch allah, ce concept marche plutôt bien. A
propos du Sangria, je pourrais résumer mon opinion à l’avis de Robin,
mon équipier américain, qui m’a dit lors d’une de ces mauvaises
journées au large “SANTA LUCIA, It’s not a boat, it’s a tank, man ! ”.
Quel comportement marin, quelle robustesse et quel plaisir de naviguer
sur ce bateau ! Que du bonheur !
J’ai
toujours été convaincu de la robustesse du Sangria mais, il faut bien
le dire, au début ma conviction venait essentiellement de ce que
j’avais lu sur les revues nautiques. C’est donc en juin 2003, après
deux longues années à vendre du papier peint à Dijon (pour avoir un BTS
action commerciale par alternance) à des clients peu engageants que
j’ai réussi à mettre un petit capital de 6.000 euros de côté. Et
j’achète donc SANTA LUCIA à Martigues, un Sangria de 1972, sans moteur
(le vieux Evinrude n’était qu’une illusion), avec un espace
intérieur plus que négligé (plus de vaigrage), mais disposant d’un mat
presque neuf, d’une coque en bon état, et d’un haubanage très propre et
surdimensionné. Le pont était à repeindre mais le compteur électrique
était correct. Le tout pour 4.000 euros.
retour sommaire

virée 2004
canal de Bourgogne, Saône, Rhône, Espagne, Baléares, canal du Midi puis Atlantique
Equipement du bateau
: huit voiles, un GPS Garmin 75 (capricieux), hors-bord 9 cv Johnson
(no comment), VHF fixe (vétuste), un sondeur (défectueux), une batterie
80 Ah, etc.
Les équipiers :
Lili,
alias Nunuchette, 24 ans, étudiante en communication à Strasbourg.
Trouvée par routard.com, elle n'a jamais navigué. Plus douée aux demis
qu’aux quarts, sans faire de jeu de mots. Très sympa mais absolument
pas faite pour naviguer. Je me souviendrai longtemps de son étonnement
profond lorsqu’elle a pris conscience que son téléphone portable ne
marchait pas à 50 milles des côtes ! Elle m’a tout de même accompagné
durant tout le voyage en M éditerranée.
|
|
Robin,
alias Toxic Robin en raison de... , 29 ans, Américain, écrivain a
mi-temps et prof de Yoga vivant en Europe depuis quelques années.
Jamais navigué lui non plus. Trouvé dans une fiesta à Barcelone
(Espagne). Il m’a impressionné autant par son ouverture d’esprit que sa
facilité à apprendre la voile. En deux jours, il savait régler les
voiles comme il faut, le 3ème jour il savait faire un point précis sur
la carte et le 4ème jour je ne savais plus trop à quoi je servais sur
mon propre bateau. Un Ami. Il m’accompagné sur toute la partie
hispanique du voyage en méditerranée. |
Gwendoline,
20 ans, Suisse, étudiante. Trouvée par routard.com. Une nana
hyperactive comme il y en a peu. Elle était d’une telle volonté que
j’aurais dû la payer si j’en avais eût les moyens. Très sympa et
toujours prête à aller de l’avant mais un peu trop bohème et
insouciante. Aujourd'hui elle fait le tour d’Europe en compagnie d’un
trapéziste tchèque dans un cirque roumain ! Elle m’a accompagné du
début du canal du Midi jusqu'à Saint-Nazaire.
Julien,
24 ans, étudiant à Science Po. Jamais navigué. Un ami de longue date
qui, contrairement à tous les copains que j’ai embarqués, ne m’a pas
déçu, bien au contraire. Malgré ses séances de bronzage sur les catways
du port de Royan, il reste toujours mon meilleur pote.
et l’aventure commence ...
Je
mets le bateau sur camion direction le canal de Bourgogne pour Dijon où
je compte lui refaire une beauté tout en continuant à vendre du papier
peint mais cette fois-ci en vivant à bord. Ce qui, je dois dire, sur le
canal de Bourgogne en plein centre ville de Dijon était assez original.
Fin avril 2004, c’est parti pour la première virée. Le bateau n’est
vraiment pas prêt. J’ai acheté pour 600 euros un très mauvais moteur
Johnson 9 cv qui consomme beaucoup trop. Au niveau électronique j’ai
installé un GPS portable garmin 75, plus que capricieux, une VHF
antique ne marchant pas à plus de trois milles et un sondeur inopérant
à cause de la sonde. Ca s’annonce bien.
Des écluses, des écluses et encore des écluses ...
Je pars pour les 30 km entre le canal de Bourgogne et la Saône (35
écluses et j’ai frotté le fond du canal plusieurs fois) puis je
descends sans problème la Saône et le Rhône, au moteur et en solo, le
mat à plat sur le pont, en voyant défiler petit a petit un paysage de
plus en plus méditerranéen. Si je me souviens bien il y a environ 12
écluses en partant de Macon jusqu'à la Méediterranée. Certaines écluses
sont impressionnantes, en particulier celle de Bollène qui descend de
25 m ! On rencontre beaucoup de voiliers allemands et hollandais qui
descendent vers le soleil pour la retraite. La traversée de Lyon en
bateau vaut le coup ! Dix jours plus tard, me voilà à port Saint-Louis
du Rhône, près de Marseille, prêt a faire mes armes en Méditerranée.
Malgré une grosse déception sentimentale qui me clouera trois semaines
à quai, je mate et je pars, à contre cœur, avec mon équipière Lili, “
recrutée“, c'est vraiment un grand mot, par le biais du site Internet
du routard. C’est partit, direction le sud. Pas d’objectif précis, un
seul but : partir loin mais revenir quand même en essayant pour une
première virée de voir ce que le bateau et le capitaine valent.
Ce fut un voyage plutôt sympa et très instructif. Après une longue
navigation côtière, alternant problèmes electriques et moteur, en
passant par Sète, Port Leucate puis en Espagne, à Cadaques, Barcelone,
El Esttartit, Valence. Petit à petit, je prends goût à ce que sera mon
sport favori : gruger les marinas et les ports. Je n’avais d’ailleurs
pas bien le choix avec les 540 euros par mois de caisse de bord. Lili
et moi, nous avions tous les trucs.
Rencontre de Robin
Par contre, l’ambiance à bord n’est pas bonne, mon equipière me tape
sur les nerfs, le moteur me pourrit la vie et je m’aperçois très
vite d’une règle générale en Méditerranée soit il n’y a pas de vent,
soit il y en a trop. A noter ce gros coup de Tramontane vers Barcelone
qui me permit de tester la solidité de ce tank des mers appelé Sangria.
Je décide donc d’abréger notre descente vers le sud et de visiter les
Baléares. Lors d’une soirée plus qu’arrosée, je rencontre Robin, un
californien, en Espagne depuis deux mois, fanatique de yoga et de
marijuana. Quand il embarque à 7 h 30, il n’a pas encore complètement
dessaoulé, ce qui me plait moyennement. Il deviendra par la suite un de
mes meilleurs amis. Nous avions 141 milles jusqu'à Puerto Soler.
Confiant dans les prévisions marines indiquant pour les trois prochains
jours un bon vent de 4 BF, je ne prends que 20 litres d’essence. Erreur
fatale. Aprés 50 milles, le vent tombe complètement et nous mettons
quatre jours à faire ces 141 milles sous un soleil de plomb. Quelle
galère !
Aprés quinze jours de navigation, de détente et de fêtes autour de
Majorque, il est temps de renter en France. C’est la fin des parties de
pêche dans des mouillages paradisiaques et des barbecues fiestas sur la
plage. Nous mettons le cap sur Cap Creus où je dépose Robin à El
Estartit car il doit renter à Barcelone, puis Lili à Port Leucate. Par
la suite, je m’engage dans le canal du Midi avec la Suisse Gwendoline
(toujours routard.com) et Julien, un ami lyonnais de longue date. 120
écluses et trois pannes de carburateur plus tard, nous arrivons sur la
Gironde où je prends la décision de reprendre mes études une année à
Saint-Nazaire. Cap au Nord cette fois.
Résolu à repartir
Aprés l’ivresse des escales agitées de Royan, la Rochelle, Saint-
Martin de Ré, sur l’île d’Yeu, j’arrive à Saint-Nazaire grâce à un coup
de sud-ouest de 35 nœuds en septembre 2005 et je me retrouve perdu dans
la Loire, car avançant trop vite je n’ai pas reconnu l’écluse d’entrée
plaisance ! Honte sur moi, mais j’arrive tout de même à bon port ! Je
suis fatigué, mais heureux et résolu à repartir. Dans d’autres
conditions.
Je n’étais pas alors conscient que je resterais un an et demi dans ce
port industriel très particulier qui m’a finalement appris
beaucoup sur le plan technique. Après six mois d’etudes et six
mois de travail aux chantiers de l’Atlantique et dans d’autres
chantiers ainsi que quelques convoyages, mon bateau est cette fois bien
prêt. J’ai installé deux panneaux solaires de 50 watts et une éolienne
ancienne génération. Tout en mettant de côté dans un coffre mon vieux
Johnson 9 cv très fatigué j’ai installé un Tohatsu 5 cv, largement
suffisant pour pousser mon Sangria et consommant un litre à l’heure
seulement. J’ai aménagé l’intérieur du bateau beaucoup plus
confortablement, refait le circuit électrique complet et surtout cette
fois-ci j’ai acheté un pilote automatique. Je suis prêt pour un voyage
sans retour cette fois. Mes études sont finies, mon bateau est plus que
prêt, j’ai 1.300 euros en poche. Je rappelle mon ami Robin, toujours en
Europe, et j’embarque Marie une parisienne de 19 ans très motivée et
n’ayant que très peu navigué (toujours routard.com). Nous partons le 4
mai 2006, direction les Canaries et cette fois je sais exactement où je
vais et par où je passe.
retour sommaire

virée 2006
Saint-Nazaire, Espagne NW, Portugal, Maroc et Canaries
|
|
Equipement du bateau :
le même qu'en 2004 avec en plus :
- deux panneaux solaires de 50 watts (une aide précieuse)
-
une éolienne ancienne génération (peu de rendement)
-
deux batteries (70 Ah et 180 Ah)
-
un spi (déja fatigué)
-
un tangon “ fait maison ” (utile)
-
une VHF portable Navicom (pratique et fonctionnelle)
-
un GPS Garmin 45 (rien à redire)
-
un frigo electrique
-
un regulateur adaptateur multi-tension
-
un pilote Raymarine (le meilleur équipier). |
Les équipiers :
Robin
(voir un peu plus haut). Après un mail très clair qu’il m’a envoyé,
j’ai compris qu’il était de la partie "Port de solar, wow, what a time
we had. I'll never forget rowing the Santa Lucia that last 100 yards
when the motor died. Beers in the morning after 5 days at sea! Lets do
it again soon. Of course, not in the med. Somewhere where there is le
bon vent. Ciao ”. St Nazaire - La Rochelle
Ca
y’est, Saint-Nazaire c’est fini ! Les tours et les grues des chantiers
de l’Atlantique s’éloignent au fur et à mesure de notre
progression sur la Loire. Nous contournons Noirmoutier et l’île d’Yeu
avec un vent très agréable au portant, le génois tangonné et grand
voile débordée. Après avoir passé les Pertuis nous finissons la route
au moteur en arrivant à la Rochelle à 10 h du matin. Je suis content,
mon bateau marche bien, et même beaucoup mieux qu’avant. Tout est bon,
le golfe de Gascogne nous attend. Robin, mon équipier américain, est
ébloui par la beauté du vieux Port et par le Fort de la Rochelle.

première victime à la traîne
La Rochelle - Gijon :
270 milles
Le
vent a tourné NE. Après trois jours d’attente, cette fois-ci,
c’est parti. Je suis un peu anxieux en laissant l’île d’Oléron derrière
moi après toutes les horreurs que j’ai entendues sur ce golfe. Malgré
tout, la première partie fût superbe, au portant, et la nuit nous
naviguons dans la direction du reflet de la lune, ce qui inspire
franchement mon équipier-écrivain Robin qui passe pas mal
de temps a écrire dans le carré. Les journées sont rythmées par
les bulletins météo et par la voix agréable de Madame 20 h 03 sur
France Inter. Au bout de deux jours, le vent tourne Ouest et nous
devons nous détourner vers Gijon, au lieu de la Corogne. A 50 milles du
but nous rencontrons un voilier anglais. Nous nous faisons des signes,
nous nous rapprochons et nous entamons une discussion improvisée
de bateau à bateau. Nous finissons les 30 derniers milles au moteur,
sans un pet de vent mais avec des orages impressionnants
nous suivant toute la nuit ce qui était beaucoup moins amusant … Nous
arrivons à Gijon sous la bruine et la pluie, fatigués mais contents
d’être en Espagne. Gijon est vraiment une ville festive et étudiante,
les bars et les clubs pullulent, et nous rencontrons pas mal de
monde dans les bar à Cidre, typique de la culture locale.
|
|
|
moment de passion intense avec le pilote
(dans le golfe de Gascogne)
|
|
Santa Lucia à Gijon (Espagne) |
Gijon - Viviero :
130 milles

Pas de vent du tout et 90 % au moteur qui ne consomme que un litre à
l’heure ! Puis nous sommes arrivés dans une anse montagneuse magnifique
et sommes restés coincé pendant une semaine à cause du vent très fort.
C’est pas grave : multiples randonnées sur les hauteurs verdoyantes de
la Galice. Robin, trouve que la Galice est la copie conforme de
l’Oregon, son pays natal. Nous étions tout de même contents de partir
au bout d’une semaine. Marina pas payée. |
|
 en attendant le vent on s’est fait plein
de copains,
la fête tous les soirs. |
Viviero - Cedeira :
70 milles

la passe dangereuse de Cedeira (Galice)
|
|
Très,
très, très mauvais moment pour le capitaine. Houle résiduelle de NW,
énorme (4 à 5 m) et pas de vent, enfin pas assez pour escalader ces
montagnes de flotte. Moteur à fond plus les voiles = vitesse ridicule.
Avec une impression d’évoluer dans une marmite incandescente, pas assez
de vent pour se battre efficacement contre la houle qui me rabattait
contre la cote. J’ai pris la décision, risquée, de revenir vers le port
de Cedeira, petit port de pêche, sans détails precis sur l’entrée au
port. J’ai tracé une ligne de sécurité sur la carte et j’ai suivi
au degré près la latitude GPS. Une entrée très difficile m’attendait,
50 mètres de marge entre le chenal et la caillasse où le déferlement de
la houle se voyait à trois milles ! Je n'ai pas décroché un mot aux
équipiers pendant six heures tellement j'étais concentré sur l'arrivée
du port. J’ai réussi à arriver sans problème dans ce minuscule
port de pêche. J'étais vraiment fier de moi .14 h de
sommeil. Ouf ! |
Cedeira - La Corogne :
70 milles
Et
rebelotte! Avec l’intention de partir direct au Portugal toujours cette
houle résiduelle de NW sans vent. Impossible de maintenir un cap
précis. Je me suis dérouté vers la Corogne et je suis arrivé de nuit
dans cette ville magnifique. L’arrivée de nuit à la Corogne mérite tout
de même une carte assez détailléeétant donné le nombre de phares et de
balises présents à cet endroit. La flotte de pêche est impressionnante.
Il sortait un bateau toutes les cinq minutes et chaque chalutier était
lourdement protégé vu les conditions météo de la région. Nous sommes
arrivés à 5 h du matin, épuisés et déçus. Ras le bol de la Galice ! Par
contre, il est vrai que La Corogne a un charme tout particulier avec
ses places grouillantes de monde et ses grandes places pavées. Malgré
tout nous ne sommes restés que 20 h à la Corogne car une nouvelle
fenêtre météo se présentait pour enfin passer le cap Finisterre.
La tension des équipiers, Marie et Robin, après ces deux dernières
étapes fatigantes, se faisait sentir et il était temps de partir voir
autre chose... Marina pas payée.
La Corogne - Peniche :
330 milles
Extraordinaire
! Au départ de La Corogne peu de vent et appréhension de retrouver
cette foutue houle, mais non, cette foisça allait, la houle était
longue. Le vent est monté progressivement vers le cap Finisterre que
j’ai découvert au petit matin avec 35 nœuds de vent dans le dos ! Ce
cap est vraiment impressionnant. Une énorme masse de roches,
longue et déchirée par la houle. Extra. Je pense pas qu'il y ai eu 36
bateaux de 7,60 mètres qui soient passés par là ! vive Santa Lucia !
|
|

concentration du matin en passant le Cap Finisterre
|
Vitesse incroyable, 8 nds, 10 nds au surf, 12 nds parfois avec une voile d’avant de 6 mètres carré !
Et ça a continuer avec un bon vent, tout le long du Portugal !
|
|
C’etait
vraiment des conditions extra de navigation. Sans parler du nombre de
dauphins et de bicéphales qui ont fait un bout de chemin avec nous.
Nous avons d’ailleurs trouvé un jeu très amusant : nous lancions un
parbatage avec 10 mètres d’amares et c’etait alors le debut d’un match
très aquatique entre dauphins, un jeu ressemblant un peu à “ Attrapez
le ponpon ” dans les fêtes foraines. Un moment très sympa. |
Ca allait tellement vite que je ne voulais plus m'arrêter ! Mais bon,
les équipiers râlaient et on avait plus de vin ! Alors je me suis
arrêté à Peniche près de Lisbonne. Ville extra, on a mangé du poulpe
pour 5 euros, de la bière superbock à 50 cts, rencontré des Portugais
sympas, réparé la voile d'avant un peu déchiré pendant le dernier
trajet. Robin, mon équipier américain, a rencontré des compatriotes et
n’a pas dormi plus de deux heures pendant les deux jours ! Tant pis
pour lui, c'est pas en mer que tu te reposeras ! Crazy Americans !
Peniche est vraiment une ville magnifique, vivant exclusivement pour et
par la pêche, et je dois dire que l’accueil a été à la hauteur de la
réputation des Portugais. Bref deux jours sympas. Marina pas payée.
Peniche - Sines :
100 milles
Plus
de vent ! moteur, moteur, moteur ... Arrivée à Sines au mouillage dans
un port très contrôlé en raison des problèmes d' immigration. Vieille
ville médiévale magnifique, très au sud du Portugal. Nouveaux copains
et progrès en portugais : je parle en espagnol et mets des "CH" à
la fin des mots qui finissent par un "S" tout en prononçant plus les
"OU" et "U". 40 heures d'arret. Exceptionnel : marina payée !! Quelle
honte !
Sines - Moahamedia :
310 milles
Départ
d'après midi, toujours pas de vent ! Puis en milieu de nuit le
vent s'est levé d'un coup dans notre dos et le début des problèmes qui
s'acharnaient sur moi : grand voile déchiré nette et spi explosé
avec drisse coincée en tête de mat, branle bas de combat, tout le monde
sur le pont. J'ai dû grimpé au mat avec 20 nds de vent et un bateau pas
très bien barré par Marie qui venait de sortir de son sommeil profond.
C'était un peu comme un grand manège en tête de mat. Changement de
voile et c'est reparti. Ouf !!
_
petit problème avec le spi et réparation d'urgence (roulé sur 20 cm et cousu à la main)
Le
Lendemain, re-misère : plus un pet de vent ! Et déjà trop au large pour
revenir au Portugal, le capitaine, rage et peste, les équipiers se
foutent de sa gueule ! plus que 10 litres d'essence. Le soir, le vent
est revenu mais ....... un peu trop !
En fait le météo prévoyait une dépression sur Gibraltar en coupant au
large du sud Portugal et je me suis dit que ça devrait passer sans trop
de casse, mais ce que je n'avais pas prévu c'est que toute la houle
allait m'arriver dessus quand j'allais m'approcher du détroit ! A
partir de 6 h du matin le vent de travers est monté à 30 nds, ce qui
est fort mais pas vraiment dangereux, mais le problème c'etait la houle
de travers qui nous obligeait à avancer un peu plus face à la vague
pour ne pas perdre de cap. C'était plutôt rigolo, on grimpait à toute
vitesse jusqu'en haut des vagues de 4 a 5 mètres et ce qui durait
parfois 5 à 6 longues secondes. Mon bateau a vraiment très bien marché,
j'en suis très content. C'est incroyable ce qu'on peut affronter
avec un petit voilier comme ça, et les équipiers ont barrer avec
précision, ce qui m'a fait bien plaisir.
Robin, lui, m'a décerné le titre de champion de "negre rigger" , c'est
à dire de champion de bidouillage à l'africaine. Ma grand voile de
secours étant trop grande pour cette mer un peu musclé, j'ai pris une
petite voile d'avant, que j'ai bordé à mort, pour m'en faire une grand
voile moins grande et plus performante. Donc après 24 h de montagnes
russes, assez rigolo mais fatigant pour le capitaine (c'est incroyable
comme les équipiers n'ont aucune conscience du danger ! , pourvu que ca
dure), le vent s'est complètement cassé la gueule et on a mis 24 h en
plus pour faire 50 milles ! Puis arrivée au petit matin à Mohamedia.
Dépaysement total, nouveaux copains, des marocains très sympas,
conforme à l 'accueil chaleureux, habituel ici.
_
Quelle gentillesse !
|
|
Début des hostilités administratives à Safi.
Plus
de deux heures pour en finir avec la paperasse et l’ administration.:
une bouteille de whisky et trois mots en arabe pour les bakchichs.
Puis tajine, couscous, thé et repos bien mérité. |
Mohammedia - Safi :
150 milles
La
cote devient de plus en plus rocailleuse, avec de grandes falaises
escarpées, un paysage assez aride, cotoyant les minarets. Nous avons
navigué avec un bon vent de travers de 15 nds, pendant tout le trajet.

bateau de pêche à Safi. Plus de 400 bateaux sont en activité.
Les
pêcheurs marocains sont vraiment extraordinaires. Ils naviguent à plus
de 50 milles des cotes avec des 4 ou 5 m, équipées de moteurs hors-bord
20 cv.

Safi et ses fortifications

Safi est une ville vivant exclusivement de la pêche et de la poterie
Le
port de Safi n’est absolument pas équipé pour la plaisance, ce qui lui
donne un charme supplémentaire car nous étions les seuls européens, et
les Marocains étaient d’un accueil si chaleureux et d’une gentillesse
parfois pesante ! J’ai dût refuser au moins dix couscous en famille !
Beaucoup de copains, du “vrai Maroc”. Bref, une escale sympa.
Safi - les Canaries :
320 milles
Dernière étape, cette fois ci : les Canaries, plus exactement Isola Graciosa, au nord de Lanzarote.

départ de Safi : la cote est plus rocailleuse vers le sud
Les
conditions météo ont été impeccables. Après quatre jours d’attente à
Safi nous sommes ainsi arrivés à destination au bout de deux jours et
demi avec un vent régulier de nord, nord-ouest en n'utilisant le moteur
qu'une demi-heure seulement !

Isola Graciosa en vue
!!!

Balade à Lanzarote
L’arrivée
aux Canaries était majestueuse au milieu des falaises abruptes et
massives de Lanzarote, et les magnifiques plages de la Graciosa.
Les gens de cette île sont très sympa, absolument pas pourri par le
tourisme .Comme tout insulaire qui se respecte, tout le monde est très
décontracté, voir même un peu trop …

Ca y’est le voyage est fini
Et
maintenant que faire ? Traverser bien sûr, direction Martinique, mais
auparavant il va falloir travailler car je pense que mon banquier n’est
pas content …

retour par l'avion, plus de sous pour l'hôtel ;-)
retour sommaire

virée 2007

Comme
il est dit au début de cette page, Laurent compte traverser
l'Atlantique début 2007. Il nous tiendra au courant de l'évolution de
son projet, notamment au niveau de l'armement de Santa Lucia.
Equipement du bateau : récepteur Blu ? Navtex ? seconde vache à eau ? Tout reste à étudier.
Les équipiers : même chose !!
Laurent est actuellement (sept-oct 2006) aux Canaries. Il vient de nous envoyer ces quelques mots et photos
"
voila les photos de mon Sangria à l'heure actuelle. Ma négligence
devrait faire raller des sangriamis maniaques. A bientôt. Laurent.
nb : Je vais peut-être passer par Dakar avant le Cap Vert,
je me tâte. Bye".
|
|
|
le cockpit |
|
le moteur |
|
les 2 panneaux solaires |
|
|
|
le mat |
|
l'éolienne |
|
|
|
bricolage de la table du carré |
|
fixation un peu usée du support de table |

l'intérieur
|