"L'aventure ? au fond à gauche"
une histoire vécue et écrite par Patrick Guimet


Nom : GUIMET
prénom
: Patrick
date de naissance
: 15 avril 1959
région
: Haute-Savoie
signe particulier
: Sangriami

Patrick a parcouru 35.000 miles sur MAELDUIN, Sangria classique de 1978, en solo et sans moteur.


dernière mise à jour : 30 juin 2010

Patrick, seul sur son Sangria au milieu du grand océan Atlantique



Son périple de quatre années l'a mené de la Bretagne aux Caraïbes. Il devait, malheureusement s'achever par la disparition du bateau, fin 1999 à Saint-Martin, à cause de LENNY, un méchant cyclone "une manière originale de terminer le siècle" dit-il avec humour. Le récit de Patrick s'est concrétisé par l'écriture d'un livre. Fort gentiment il nous a proposé de le diffuser sur notre site, vous pensez bien que nous avons de suite adhéré. Cette page spéciale sera donc consacrée à son voyage. Afin de conserver un certain suspense, nous avons décidé en accord avec lui, de ne le diffuser que chapitre par chapitre. Un nouvel épisode chaque chaque mois semble un bon rythme. Par ailleurs, si vous désirez livrer vos impressions ou simplement correspondre avec l'auteur, voici ses coordonnées :

Patrick GUIMET, Les Mouilles 74560 LA MURAZ. Téléphone : 04.50.94.51.04 (après 20 heures)
courriel - son site web

Patrick, au nom de tous les sangriamis, un grand, très grand merci pour le cadeau que tu nous fais.
Et maintenant, cap sur "L'AVENTURE ? AU FOND A GAUCHE"


prologue

Je ne suis pas Tabarly, ni Bourgnon. Je ne possède qu´une très vague parenté avec Moitessier. Leur ressembler n´était d´ailleurs pas le but de la manœuvre. Ayant découvert la voile aux Antilles vers l´âge de vingt ans, ce ne sera que quinze ans plus tard que le vieux rêve deviendra réalité avec l´achat de mon propre voiler. Quatre longues et pleines années durant, de la Bretagne aux Antilles, du Vénézuéla aux îles Vierges, en passant par les Açores, je vagabonderai sur les plus belles mers de cette partie du globe sur un voilier de 7,50 mètres de 1978 et un budget global de 2.000 F. par mois (achat du bateau compris). Au fil de 35.000 miles, sur des chemins fréquentés, j´ai mené un Sangria seulement à la voile et une vie légèrement décalée par rapport aux autres plaisanciers, un peu à la manière du gars qui lave le carrelage d´un luxueux restaurant trois étoiles dont la vision en sera forcément différente de celle du couple qui l´a sali en renversant une bouteille millésimée à deux mille balles l´unité, ni mieux, ni moins bien, simplement différente. Des fous rires d´anthologie, des larmes bien amères, des bonheurs qui à eux seuls justifient un bon morceau d´une vie et surtout d´hallucinantes dégringolades de trouillomètre dont on sort refait à neuf. Des rencontres humaines au fil de l´eau avec des personnages lumineux, tout droit sortis d´un univers à la Buster Keaton, que Gaston Lagaffe aurait aimé comme des frères, des hommes qui élèvent la débrouille aux rang de parabole divine ou de philosophie de vie. Une histoire vraie, de celles que l´on raconte au bord d´un feu de bois ou au coin d´une piscine, ça oui c´était le but de la manœuvre.

si vous avez manqué les chapitres précédent
et parcourir l'album des photographies rapportées par Patrick.


épilogue

Dans l´état du Sangria au moment des faits, avant les travaux de rénovation prévus pour sa vente, le chiffrage des pertes me dégoûte. J´ai tout perdu et ce tout valait à peine 30.000 Fr, une valeur dérisoire mais au combien réelle de mon usine à rêves, ma maison, mon moyen de transport et parfois mon gagne pain. Sur sa dernière plage de galets, invendable, insauvable, irrécupérable.
Bon on va pas en faire un fromage, je repeins la petite maison de la copine de Philou contre le gîte et le couvert, et pinceau en main, je gamberge sur la suite des opérations.
Tient à propos, savez-vous quelle est la différence entre une femme et un cyclone ? Il n´y en a pas, tous deux arrivent chauds et humides et embarquent le frigo, la télé et la bagnole quand ils nous quittent… Oui, bon, je sais, mais on s´amuse comme on peut dans ces moments là.
Tous les copains me disent de rester ici, de m´accrocher, que je trouverai du boulot sans problème, mais le problème justement c´est que les Antilles commencent à me sortir sérieusement par les trous de nez. J´ai connu la Caraïbe dans les meilleurs conditions qui soient et toutes les perspectives qui s´offrent à moi sur cette île correspondent à de la bière tiède et des sandwichs assis sur le sable à regarder mon ancien bonheur passer devant moi au fil des vagues ! Vous parlez d´une solution, ça ressemble bien plus à une torture particulièrement sadique.
Pile un mois après le cyclone, je claque pour un bon moment la porte des Antilles. A quarante ans je reparts à zéro mais comme c´est loin d´être la première fois et que l´angoisse du lendemain fait autant partie de mon caractère que l´achat d´une Ferrari des mes possibilités économiques, je ne me sens pas particulièrement inquiet face à cette tempête de neige qui recouvre lentement la ferme de mes parents. Ça commence à bien faire les tempêtes, quitter un ouragan pour un autre. En cette fin décembre 1999, je commence à sérieusement fatiguer devant ces images de destruction et de mort et les seules images de mer qui s´étalent partout portent un nom qui m´écorche les oreilles :Erika !
De trucs en machins, de petits boulots en rencontres, devant cette fenêtre ouverte où s´étire sur l´horizon vibrant de lumière le pont Vasco de Gama, maintenant terminé, au cœur de cette Lisbonne que j´aime, avec votre permission je vous laisse.
Merci d´être venu, à bientôt…

Lisbonne, chez des amis au printemps 2000.

Fin de "l'Aventure ? au fond à gauche "
Eencore un grand merci à Patrick de nous avoir confié son manuscrit. Bon vent à toi.

et si vous avez manqué les chapitres précédents ou désirez parcourir l'album de photographies rapportées par Patrick

retour sommaire

retour à la page

d'accueil du site