Caractéristiques principales du Sangria

Les bateaux de Philippe Harlé ont du succès, mais ils sont encore produits en séries trop limitées pour faire vivre correctement la famille de l’architecte, qui a jeté l’ancre à La Rochelle. Fin 68, Henri Jeanneau souhaite ouvrir à la voile sa production alors cantonnée dans le motonautisme. Pour lancer sa nouvelle gamme, le chantier recherche les plans d’un bateau en polyester de moins de huit mètres, habitable, familial et économique, avec hauteur sous barrots et marchant bien à la voile. On sort tout juste du règne de la plaisance en bois, chaleureuse mais peu vitrée, faite pour affronter la mer plus que pour en jouir. Une première tentative, avec le Storm de Van den Stadt, n’ayant pas été convaincante, le directeur commercial, Olivier Gibert, confie à Henri Jeanneau : « Si vous voulez moderniser votre flotte, adressez-vous à Philippe Harlé, c’est un jeune architecte de La Rochelle bourré de talent. » C’est ainsi que ce dernier dessine le Sangria, premier croiseur conçu selon le nouveau concept de « bateau plaisir« .
Avec une coque de 7,62 mètres de longueur pour 2,70 mètres de largeur abritant quatre couchette réparties en deux poste avec une bonne hauteur sous barrots dans le carré, une table pour quatre, un WC marin, une cuisine avec sa huche à pain et un coin navigation avec une vraie table à carte; escamotable le Sangria devient le bateau de vacances par excellence, mais il s’avère aussi capable de bonnes performances. Engagés dans la Cowes-Dinard, l’année de leur lancement, les Sangria se classent second et troisième de la classe VI du Groupe des croiseurs légers.
Vendu alors 35 000 francs, le petit croiseur connaît très vite le succès escompté. Dès la centième unité, l’architecte, qui reçoit 1 % du prix de vente de chaque unité, revendique une augmentation d’honoraires de 0,5 %. Henri Jeanneau lui fait cette réponse, qu’il aurait sans doute mesurée davantage s’il avait connu la suite des événements : « Jusqu’au 150e, vous aurez 1 `%, au-delà, je double votre pourcentage ». Le patron du chantier serait toutefois malvenu de se plaindre. Car avec près de trois mille unités mises à flot, le Sangria reste la meilleure vente de Jeanneau et de toute l’industrie nautique pour ce type de bateau. Un record qui explique – comme pour le Muscadet – le vif intérêt qu’il rencontre encore sur le marché de l’occasion.
Le Sangria subira deux cures de rajeunissement, en 1975 et 1979, et sera construit en version course avec un nouveau lest sous l’appellation GTE chez Gibert Marine. C’est donc un succès phénoménal qui inaugure la collaboration entre Philippe Harlé et le chantier Jeanneau. Dans la foulée, ce dernier lancera la bagatelle de sept mille bateaux sur les plans de cet architecte : le Fantasia (1 500 unités) qui remplacera le Sangria dans les années 80, l’Aquila résolument tourné vers la régate, le Bahia, l’Attalia, le Folie Douce – cosigné avec Jean-Marie Finot devenu ensuite Brin de Folie (plus de 1000 unités). A la fin de sa carrière, après une interruption de plusieurs années, Philippe Harlé renouera avec le constructeur vendéen, en dessinant pour lui le Tonic 23, puis le Sun way 27, dérivé du Fantasia, et, en 1990, le Sun-Way 25. Référence « Philippe Harlé et sa flottille » par Pierre-Henri Marin

Voiliers dessinés par Philippe Harlé

« Philippe Harlé, architecte naval  (1931-1991) a été l’un des architectes les plus féconds de la plaisance moderne. Sa carrière a débuté à l’époque où le contre-plaqué et le bois moulé n’avaient pas été éliminés par l’hégémonie du polyester. En moins de trente ans, Philippe Harlé a dessiné près de deux cents types de bateaux différents, pour la plaisance, la pêche, la mytiliculture et le transport de passagers. Une œuvre d’un éclectisme rare qui va du populaire Muscadet aux voiliers du Vendée Globe de Jean-Luc Van den Heede, en passant par le Sangria construit à trois mille unités. Comme le dit Alain Mortain qui fut son associé : « A part les porte-avions et les sous-marins, Philippe a tout dessiné. » Au total, pas moins de 14.000 bateaux, construits sur ses plans, naviguent dans le monde entier ! Le Chasse-Marée, n°121.

Retrouvez également l’article de Jacques Monseaux « A la barre du Sangria » (Revue bateaux novembre 1976!)

Si vous souhaitez en savoir plus sur la carrière et les bateaux de Philippe Harlé, nous vous recommandons l’ouvrage suivant :

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Vue en coupe

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Architecte : Philippe Harlé
Chantier : Jeanneau
Nbre d’unités produites : 2.156 + 180 GTE
Années de production : 1969-1984
Longueur hors tout : 7,60 mètres
Flottaison : 5,80 mètres
Largeur : 2,70 mètres
Tirant d’eau : 1,25 mètres
Voilure au près : 21,50 m2
Poids : 1 700 kg
PDF_Logo La brochure officielle du Sangria

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Les côtes des voiles du Sangria

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Le comparatif GTE_standard

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 Le SANGRIA vu par :

Le magazine Bateaux – le magazine Voiles et Voiliers – le magazine Neptune – le magazine Voiles Magazine – Les Sangriamis

Découvrez également un comparatif des voiliers de 7,50 m

 

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La cabine principale abrite une couchette sur chaque bord avec des coffres de rangements sous les matelas. Des équipets sont aménagés dans le vaigrage. La hauteur sous roof atteint 1,72 m. L’éclairage est assuré par de grands panneaux de plexiglas latéraux. La table du carré est assez vaste pour accueillir 6 personnes à l’aise.

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